Discours du Ministre du Pétrole et des Énergies

Messieurs les Présidents (sortant et entrant), 

Chers invités, 

Je me réjouis de prendre part aujourd’hui à votre assemblée générale ordinaire, qui nous donne l’occasion de discuter de questions hautement stratégiques, dans le domaine des énergies et particulièrement des énergies renouvelables. 

Je voudrais vous remercier de l’invitation que vous me faites, mais également et surtout du rôle que joue votre Conseil, dans la promotion des énergies renouvelables. 

L’énergie, comme vous le savez, occupe une place de premier plan dans la politique de développement du pays, telle que déclinée dans le document stratégique du Plan Sénégal Emergent, qui constitue notre boussole. 

Le Sénégal a fait en effet de l’énergie l’axe central de sa stratégie de croissance accélérée, en vue d’atteindre l’émergence économique d’ici 2035. 

En choisissant de placer votre rencontre sous le thème  » Rôle et responsabilités du secteur privé dans l’atteinte de l’objectif d’accès universel à l’énergie à l’horizon 2025 « , vous touchez du doigt l’une des problématiques qui préoccupent le plus le gouvernement. 

Les plus grands défis à relever aujourd’hui sont tout d’abord la disponibilité de l’énergie, notamment dans les zones rurales, pour que tous les citoyens aient accès à une énergie de qualité, compétitive et durable. Nous nous y employons tous les jours et pour cela, l’apport du secteur privé est fondamental. 

Globalement, nous devons gagner les combats de l’accès à l’électricité, de l’électrification rurale, de l’efficacité énergétique, et enfin du coût de l’électricité. 

Mesdames, messieurs, 

Au-delà du principe que l’énergie la plus renouvelable, la moins chère et la moins polluante, de manière générale, c’est l’énergie non consommée ; les énergies renouvelables offrent l’avantage d’être plus rapides à mettre en place, plus proches de la demande (réduisant ainsi les pertes et les couts de distribution) ; moins 3 

exigeantes en termes de programmes d’investissement, qui sont mieux adaptés aux capacités financières des entrepreneurs locaux, régionaux et des instituts financières ; moins polluantes ; plus fiables économiquement, permettant de réduire la dépendance aux importations d’énergies fossiles. 

L’engagement du gouvernement qui traduit celui du chef de l’Etat, monsieur Macky Sall dans la promotion et le développement des énergies renouvelables est à la mesure des nombreuses actions et réalisations qui ont été faites dans ce domaine. 

L’Etat s’est astreint à mettre en place un cadre règlementaire qui a considérablement évolué et s’est engagé dans un processus de promotion des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’accès à l’énergie en élaborant des lois et règlements pour permettre au secteur privé d’investir dans le secteur de l’énergie avec notamment : – l’élaboration d’une Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie (LPDSE 2019-2020) validée le 25 octobre dernier. Dans cette lettre, la promotion des énergies renouvelables fait l’objet d’un programme et d’un plan d’actions avec des priorités bien définies. 

Entre la COP 21 de Paris et la dernière en date tenue à Madrid, l’Etat a beaucoup investi dans le domaine des énergies renouvelables, avec la mise en service des centrales solaires de Bokhol, Malicounda, Ten Merina, Sinthiou Mékhé, sans parler des projets en cours à Ndiass, Kahone, les centrales solaires que nous avons récemment inaugurées dans les îles du Saloum. 

Au total, ce sont près de 150 Mw de solaire qui ont été injectés dans le réseau interconnecté. Notre objectif est d’arriver à un mix de 30% d’énergie renouvelable dans le réseau. 

A côté du solaire, mon département met en oeuvre d’autres formes d’énergie comme l’éolienne, la biomasse, avec le Programme National de Biogaz Domestique (PNB), qui est en train de travailler sur les questions de biomasse pour, non seulement fournir de l’énergie dans les zones rurales, mais également et surtout pour aider à mieux structurer les économies de ces zones. 

L’installation de la centrale éolienne de 150 MW de Taïba Ndiaye entre également dans le cadre de cette stratégie de diversification des unités de production. 4 

Mesdames, Messieurs 

Vous conviendrez donc avec moi que des jalons majeurs ont été posés au Sénégal et continueront à l’être avec notamment l’introduction du gaz naturel dans le mix énergétique dès le premier semestre 2020 via l’importation de GNL, en attendant l’arrivée du gaz local à partir de 2022 

Notre objectif prioritaire dans l’énergie est « un accès universel, dès 2025, à une énergie compétitive pour les entreprises, abordable pour les populations, particulièrement les plus vulnérables, et peu polluante pour l’environnement ». 

Cette vision, qui est en droite ligne avec les objectifs de développement durable des Nations Unies, est même plus ambitieuse que l’ODD 7 de 5 ans. 

Ainsi, il s’agira pour le secteur énergétique : 

  • d’améliorer et de compléter l’existant : gouvernance, cadre juridique, moyens de production, performances réalisées ; 
  • • d’étendre les réseaux de transport et de distribution ainsi que les partenariats dans le secteur pour prendre en charge la nouvelle donne gazière ; 
  • • porter une attention particulière aux problèmes de fiscalités rencontrés par les IPP dans la phase d’exploitation ; 
  • • Et enfin de diversifier davantage le mix énergétique, les options de monétisation des hydrocarbures ainsi que les applications industrielles ; 

Le « gas-to-power » constitue un des maillons essentiels de la vision stratégique du Sénégal dont le crédo est de « maximiser de façon saine et durable les retombées socio-économiques dans le pays ». 

Nous avons la conviction qu’à travers la stratégie « gas-to-power », il sera possible : 

  • • d’une part, d’accélérer l’accès universel à l’énergie en baissant les coûts ; 
  • • et d’autre part, de faire du Sénégal un hub énergétique et industriel qui tirera profit d’un climat des affaires attractif et d’une énergie abondante pour catalyser de nouveaux secteurs industriels tels que la pétrochimie, les engrais ou encore la métallurgie. 

C’est donc un effet accélérateur direct et indirect du gaz sur la croissance économique qui est attendu. 

Nous le savons, les investissements dans ce secteur sont très lourds. C’est pour cela que nous avons besoin du secteur privé national comme international, pour injecter de nouveaux capitaux, de transferts de technologie, etc. 

Nous devons donc interagir, nous soutenir mutuellement pour réaliser ensemble les investissements nécessaires pour développer l’énergie. Ces investissements vont nous permettre de créer des emplois, de résorber le chômage et de développer par exemple des secteurs d’activités alternatives. 

Nous allons oeuvrer ensemble, pour surmonter les problèmes du secteur, dans l’intérêt de toutes les parties prenantes. 

Je vous remercie pour votre aimable attention ! 

Mouhamadou Makhtar CISSÉ

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